Mutation, transfiguration, révolution : on cherchait encore, en l’an 2000, le juste vocable pour décrire le choc qu’avait causé, trente ans plus tôt, le surgissement du nouveau cirque. Aujourd’hui rebaptisé “cirque contemporain“, le nouveau cirque est entré dans les mœurs, sans pour autant s’être assagi. Mais pas plus que l’art contemporain n’a tué l’art classique, le nouveau genre s’est installé dans le paysage sans faire concurrence au cirque « d’avant », en l’obligeant néanmoins à se rebaptiser « cirque traditionnel », comme l’art a cessé d’être moderne pour devenir contemporain.
Le cirque et l’art, se présenterait donc désormais sous deux visages ? Non : mille. Leurs diversités esthétiques, signe d’une extraordinaire vitalité, est paradoxalement ce qui en caractérise le mieux leur unité. Elle traduit aussi l’époque, qui veut l’affirmation de la personnalité, le respect des cultures ou leur dialogue, la recherche tous azimuts de solutions, y compris par l’art, à ses grands problèmes. Portrait de l’artiste en Monsieur Loyal, en jongleur, en acrobate, en dompteur/dresseur, en clown, en magicien, en trapéziste, en équilibriste, en contorsionniste, en ventriloque !