Le cinéma comique se divise en plusieurs sous-genres. Le burlesque est le premier à apparaitre à une période où le cinéma a encore des moyens limités. Privé de paroles le cinéma joue ses effets comiques à partir de l’espace, des gestes, des postures adoptées par les personnages. Il trouve ses origines dans la farce, la commedia dell’Arte, le comique de geste à la Molière, le mime, le cirque et les entrées de clowns. Contrairement à une idée reçue, le burlesque n’est pas une invention du cinéma américain. Il apparait dès les tous débuts du cinéma, en particulier en France avec Méliès qui ne se contente pas d’inventer les trucages mais les utilise à des fins comiques dans des films facétieux, et surtout Max Linder, le premier vrai personnage burlesque dont s’inspireront Mac Sennett et Charlie Chaplin pour aboutir à ce qu’on a alors appelé le slapstick. S’appuyant sur des types stylisés, Mac Sennett crée son studio Keystone qui fera débuter la plupart des grands comiques (Roscoe « Fatty » Arbuckle, Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harold Lloyd, etc). Chacun à sa manière ils vont reprendre et pousser les principaux ressorts du genre : les oppositions et le contraste entre personnages installant des rapports de force, la relation difficile et conflictuelle avec les objets illustrant l’entreprise et l’échec, la répétition, l’exagération et la vitesse, et bien souvent le chaos et la destruction. Par la suite chacun d’eux s’en échappera pour créer autant de types burlesques mêlant gags, tendresse et poésie. La conférence explore le genre à travers ses plus beaux représentants en montrant leur ingéniosité et leur inventivité pour produire des gags qui font toujours rire et qui ont inspiré des générations de comiques.