2/ La meilleure moitié de la vie

On dit parfois que le cinéma est une sorte de rêve éveillé, quoi de plus naturel dans ce cas de faire des œuvres sur le sommeil, le tout premier état où fantasme et cauchemar nous parviennent ? Activité qui nous occupe la moitié de notre vie, le sommeil pourrait être la face cachée de notre personnalité active, une sorte d’existence parallèle. L’art fait la part belle aux histoires de rêve car c’est la représentation la plus dramatique du sommeil. Mais ce n’est pas la seule façon de faire du dormeur un "acteur".
Un néo-Surréalisme est de retour sur la scène artistique qui invite les artistes à rechercher, entre la veille et le sommeil, cet état hypnagogique propice aux hallucinations. Lorsque l’art injecte du mystérieux, entame une quête de l’inconscient et du refoulé, lorsque la raison désarme, l’art bascule à l’horizontal. L’art du sommeil permettra-t-il d’échapper aux contraintes du réel ? Lexomil, Xanax et Burn-out !
Nous étudierons la fabrique des bienheureux à l’œuvre. Il s’agira donc de se reposer, de récupérer du rythme harassant des Temps modernes ; de faire un éloge de la paresse, du temps calculé destiné à reconstituer sa force de travail… Se reposer, somnoler, dormir pour quoi faire ? Fredonnons avec Moustaki : « Nous avons toute la vie pour nous amuser, nous avons toute la mort pour nous reposer » ! Adieu, Georges.