“L’individu contemporain est tiraillé entre des principes souvent contradictoires : cuisine plaisir, mais aussi cuisine-santé, voire cuisine-minceur, cuisine rapide mais aussi cuisine-passion. D’où des habitudes et des comportements fort différents d’une famille à l’autre et même à l’intérieur d’une même famille, voire d’une même personne. Bref, chacun bricole…“ écrit Catherine Halpern au sujet de “Casseroles, amour et crises. Ce que cuisiner veut dire“*.
Si l’on y ajoute le rythme de nos vies qui s’accélèrent, chacun bricole effectivement en “cuisinant“ de plus en plus vite et en sacrifiant ses repas. Stop ! Nous y voilà… Le temps “ralenti“des vacances consiste justement à valoriser la convivialité de la cuisine, de la “bonne table“et lorsqu’on les interroge, les français placent en quatrième position de leurs activités préférées pendant leurs congés, le fait de “Faire un bon repas en famille ou entre amis“.
À la suite du sociologue Jean-Claude Kaufmann, les artistes se penchent sur nos habitudes culinaires en rapport direct avec les théories physiologiques, les croyances et les valeurs dominantes de notre époque. Le goût, dont on dit généralement qu’on ne peut ni l’expliquer, ni le discuter, ne reposerait-il pas sur des idées plus ou moins rationnelles ? Artistiques en tous les cas, c’est absolument sûr !
* (Jean-Claude Kaufmann - Armand Colin, 2005, in Sciences Humaines, Mensuel N° 164 - Octobre 2005)