La représentation de la nourriture dans l’art - jusqu’à son utilisation comme matériau de production artistique au 20e siècle - a marqué toutes les époques. Voilà exactement ce dont on ne parlera pas ! La proximité entre les enjeux de l’art et les problématiques liées au développement durable imposent d’autres angles d’attaque. Regardons plutôt quelles propositions/solutions artistiques locales répondent aux catastrophes écologiques globales.
Du voyage tahitien de Gauguin aux promenades du Land art et à l’Écological art des années 70, on mesure le chemin parcouru : frontières de l’art occidental brisées et dispersées dans des paysages océaniens luxuriants ou creusées dans d’arides déserts américains. Aujourd’hui, les “artivistes“ réparent la nature (le care) lorsque d’autres artistes s’attaquent aux conséquences écologiques, économiques, sociales et culturelles des phénomènes induits par la mondialisation.
Nous tisserons les liens entre art, architecture et agriculture pour constater la naissance d’une “architecture vivrière urbaine“ - parallèlement au repeuplement des campagnes. De nouveaux acteurs, comme COAL en France, révèlent les apports d’un art contemporain “génétiquement modifié“. Apporte-t-il des solutions d’avenir ? Permet-il d’imaginer pour le monde de demain un art durable, autonome et résilient ? Peut-on rêver d’une “permaculture artistique“ qui ferait de l’art un outil pour habiter, créer et agir local ?
Image : Scavengers, 2008 / Slinkachu