Depuis la fin du 18e siècle, dans les sociétés modernes soucieuses de fournir une éducation et un modèle à leurs artistes, la question de l’enseignement de l’art et de ses modalités a sans cesse été débattu. Des expériences diverses de pédagogie, de l’atelier du maître à la rédaction de manuels, des cours d’après modèle à l’affirmation de la libre inspiration de l’artiste ont été menées selon les aspirations du moment.
La question de l’enseignement de l’art connaît un fort regain d’intérêt, comme celle de son partage. On peut expliquer cette attention croissante par le changement du rôle des arts plastiques dans nos sociétés, explique Bernhard Rudiger : « Fortement impliqués dans une nouvelle économie spéculative, les artistes semblent garantir aux yeux d’une société qui rêve d’une économie sans limites, la possibilité d’une inventivité créative toujours renouvelée et essentiellement détachée du réel matériel et historique ».
Qui, comment, où regarde-t-on l’art aujourd’hui ? La médiation de l’art contemporain est devenue essentielle et l’œuvre s’étend désormais bien au-delà de sa forme. Si les artistes ne cessent de s’éloigner du territoire des Beaux-Arts, n’est-ce pas pour mieux étendre le domaine de la création et permettre à un public toujours plus nombreux de s’impliquer à leurs côtés ?
Image : Relics, 2010 / Slinkachu